Après avoir découvert par la presse que les éditeurs stéphanois ne participeraient probablement pas à la fête du livre de Saint Etienne cette année, j’ai cherché à en savoir plus et je suis allé à la rencontre de Monsieur Daniel Damart, président de l’association des éditeurs stéphanois. Malgré nos sourires sur la photo (Mr Daniel Damart est une personne très sympathique), la déception pour les éditeurs stéphanois est au rendez-vous. L’incompréhension vis à vis des décisions prises par la municipalité est d’autant plus totale que les rapports entre les éditeurs et les libraires sont bons et que la participation des éditeurs locaux à la fête du livre de Saint Etienne avait été acceptée sans aucun problème par les libraires!
Bonjour Monsieur, vous êtes éditeur sur Saint Etienne, pouvez-vous vous présenter en quelques mots…
Bonjour, oui, après avoir tenu pendant 10 ans une galerie d’art Rue Blanqui, je m’occupe aujourd’hui des éditions Le Réalgar où nous publions des romans, des nouvelles, des récits et des textes courts inédits ou oubliés, des poèmes ou des nouvelles. Nous y mêlons également le plaisir du livre à celui du dessin et de la peinture. Le Réalgar est un cristal composé de sulfure d’Arsenic que l’on peut trouver dans le charbon. C’est un clin d’oeil aux terrils de notre région stéphanoise.
Vous êtes aussi président de l’association des éditeurs stéphanois…
Début 2018, des éditeurs stéphanois se retrouvent pour constater que notre participation à la fête du livre est, chaque année, chaotique et irrégulière. Nous avons l’impression de servir de bouche-trous ou de faire-valoir et partageons le souhait de tous participer de façon pérenne et officielle à cette manifestation qui a lieu dans notre ville. Afin de plus facilement nous faire entendre d’une seule voix, nous créons l’association des éditeurs stéphanois dont je deviens le président. Cette association compte à ce jour 17 adhérents.
Suite à la création de cette association, vous vous rendez à deux réunions pour discuter avec Monsieur Chassaubéné, l’adjoint à la culture de la ville de saint Etienne…
Tout à fait ! Deux réunions ont lieu les 14 mai et 18 juin 2018 en présence de tous les acteurs du livre dont les libraires stéphanois. Je précise ici que les éditeurs stéphanois et les libraires de Saint Etienne s’entendent très bien et qu’à aucun moment personne ne s’est opposé à notre présence à la fête du livre. Seul le surcoût occasionné est mentionné mais les messages passés dans la presse de la part de Mr Chassaubéné sont rassurants.
Mais, en septembre, la municipalité ne vous envoie aucun courrier en ce qui concerne votre participation à la fête du livre et vous décidez de la relancer…
Oui et c’est seulement quelques heures avant sa conférence de presse concernant cette manifestation que Mr Chassaubéné nous apprend que nous ne serons pas autorisés à vendre nos livres au sein du village des éditeurs installé Place Jean-Jaurès, que ne pourront être présents que les éditeurs qui ont un auteur invité sous le grand chapiteau, ce qui exclut une partie des éditeurs, et que si nous souhaitons participer à cet événement nous devrons verser la somme de 150 euros ! En clair, Mr Chassaubéné nous dit qu’une partie des éditeurs ne pourra pas participer à la fête et que l’autre partie devra, pour jouer les potiches, puisque les éditeurs ne pourront pas vendre leurs livres, payer 150 euros !
Comment l’adjoint à la culture justifie-t-il cette décision assez étonnante?
Lui et Mr Perdriau, le maire de Saint Etienne déclarent aux journalistes que les éditeurs de Saint Etienne, s’ ils vendent leurs ouvrages à la fête du livre, vont « tuer les libraires ». C’est grotesque et je rappelle que nous, éditeurs stéphanois, avons d’excellentes relations avec nos amis libraires qui, à aucun moment, ne se sont opposés à notre présence à cet événement !
Comment expliquez-vous vous-même ces décisions ?
J’en suis atterré. Je ne les comprends pas. Elles me semblent incompréhensibles. Pourquoi ce mépris des éditeurs stéphanois ? Nous sommes pourtant des acteurs et des créateurs de richesses à part entière de notre ville que nous aimons.
Je vous remercie d’avoir bien voulu répondre à mes questions et espère que d’ici quelques semaines, la municipalité reviendra sur sa décision.
Merci à vous.